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Thomas arriva près de la voiture, haletant. Il arrêta de courir, heureux de retrouver une présence familière. Mais quelque chose le gênait. Il réalisa en un éclair : maman n'était plus là. Il fit le tour de la voiture, appela deux ou trois fois. Il savait déjà qu'elle ne répondrait pas. Il sentit la sueur qui commençait à dégouliner dans son dos. Maman avait bel et bien disparu. Il était seul dans ce coin sinistre et la nuit venait de tomber.
Avis personnel :
J'ai lu ce livre quand j'avais 11 ans ! Et oui, c'est un livre pour enfants ! Il m'avait tellement plut que je l'avais relu 3 fois....lol !!! J'étais déjà une fan de la collection "Cascade" et celui fut incontestablement, un de mes préférés. Ca raconte juste une histoire de disparition mais comme depuis toujours, j'aime le mystère, la nuit....alors voilà !
Shah-nissar en mode nostalgique....
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"Ma contrainte avec lui eut une grande influence sur mon caractère. Aussi timide que lui, mais plus agité, parce que j'étais plus jeune, je m'accoutumai à renfermer en moi-même tout ce que j'éprouvais, à ne former que des plans solitaires, à ne compter que sur moi pour leur exécution, à considérer les avis, l'intérêt, l'assistance et jusqu'à la seule présence des autres comme une gêne et comme un obstacle. Je contractai l'habitude de ne jamais parler de ce qui m'occupait, de ne me soumettre à la conversation que comme à une nécessité importune et de l'animer alors par une plaisanterie perpétuelle qui me la rendait moins fatigante, et qui m'aidait à cacher mes véritables pensées. De là une certaine absence d'abandon qu'aujourd'hui encore mes amis me reprochent, et une difficulté de causer sérieusement que j'ai toujours peine à surmonter. Il en résulta en même temps un désir ardent d'indépendance, une grande impatience des liens dont j'étais environné, une terreur invincible d'en former de nouveaux.
Je ne me trouvais à mon aise que tout seul, et tel est même à présent l'effet de cette disposition d'âme que, dans les circonstances les moins importantes, quand je dois choisir entre deux partis, la figure humaine me trouble, et mon mouvement naturel est de la fuir pour délibérer en paix. Je n'avais point cependant la profondeur d'égoïsme qu'un tel caractère paraît annoncer : tout en ne m'intéressant qu'à moi, je m'intéressais faiblement à moi-même. Je portais au fond de mon cœur un besoin de sensibilité dont je ne m'apercevais pas, mais qui, ne trouvant point à se satisfaire, me détachait successivement de tous les objets qui tour à tour attiraient ma curiosité. Cette indifférence sur tout s'était encore fortifiée par l'idée de la mort, idée qui m'avait frappé très jeune, et sur laquelle je n'ai jamais conçu que les hommes s'étourdissent si facilement. "
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1 L 1 Chapitre 2
Je vins au monde
La maison qu'habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs : cette maison est aujourd'hui transformée en auberge. La chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s'étend à perte de vue, en se brisant sur des écueils. J'eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouër, fille du maréchal de Contades. J'étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne, empêchait d'entendre mes cris : on m'a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s'est jamais effacée de ma mémoire. Il n'y a pas de jour où, rêvant à ce que j'ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m'infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j'ai presque toujours traîné dans le malheur. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.
1 L 3 Chapitre 10
Fantôme d'amour.
Je me composai donc une femme de toutes les femmes que j'avais vues : elle avait la taille, les cheveux et le sourire de l'étrangère qui m'avait pressé contre son sein ; je lui donnai les yeux de telle jeune fille du village, la fraîcheur de telle autre. Les portraits des grandes dames du temps de François Ier, de Henri IV et de Louis XIV, dont le salon était orné, m'avaient fourni d'autres traits, et j'avais dérobé des grâces jusqu'aux tableaux des Vierges suspendues dans les églises.
Cette charmeresse me suivait partout invisible ; je m'entretenais avec elle, comme avec un être réel ; elle variait au gré de ma folie : Aphrodite sans voile, Diane vêtue d'azur et de rosée, Thalie au masque riant, Hébé à la coupe de la jeunesse, souvent elle devenait une fée qui me soumettait la nature. Sans cesse, je retouchais ma toile ; j'enlevais un appas à ma beauté pour le remplacer par un autre. Je changeais aussi ses parures ; j'en empruntais à tous les pays, à tous les siècles, à tous les arts, à toutes les religions. Puis, quand j'avais fait un chef-d'oeuvre, j'éparpillais de nouveau mes dessins et mes couleurs ; ma femme unique se transformait en une multitude de femmes, dans lesquelles j'idolâtrais séparément les charmes que j'avais adorés réunis.
Pygmalion fut moins amoureux de sa statue : mon embarras était de plaire à la mienne. Ne me reconnaissant rien de ce qu'il fallait pour être aimé, je me prodiguais ce qui me manquait. Je montais à cheval comme Castor et Pollux ; je jouais de la lyre comme Apollon ; Mars maniait ses armes avec moins de force et d'adresse : héros de roman ou d'histoire, que d'aventures fictives j'entassais sur des fictions ! Les ombres des filles de Morven, les sultanes de Bagdad et de Grenade, les châtelaines des vieux manoirs ; bains, parfums, danses, délices de l'Asie, tout m'était approprié par une baguette magique.
Voici venir une jeune reine, ornée de diamants et de fleurs (c'était toujours ma sylphide) ; elle me cherche à minuit, au travers des jardins d'orangers, dans les galeries d'un palais baigné des flots de la mer, au rivage embaumé de Naples ou de Messine, sous un ciel d'amour que l'astre d'Endymion pénètre de sa lumière ; elle s'avance, statue animée de Praxitèle, au milieu des statues immobiles, des pâles tableaux et des fresques silencieusement blanchies par les rayons de la lune : le bruit léger de sa course sur les mosaïques des marbres se mêle au murmure insensible de la vague. La jalousie royale nous environne. Je tombe aux genoux de la souveraine des campagnes d'Enna ; les ondes de soie de son diadème dénoué viennent caresser mon front lorsqu'elle penche sur mon visage sa tête de seize années, et que ses mains s'appuient sur mon sein palpitant de respect et de volupté.
Au sortir de ces rêves, quand je me retrouvais un pauvre petit Breton obscur, sans gloire, sans beauté, sans talents, qui n'attirerait les regards de personne, qui passerait ignoré, qu'aucune femme n'aimerait jamais, le désespoir s'emparait de moi : je n'osais plus lever les yeux sur l'image brillante que j'avais attachée à mes pas.
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Le Deuxième Sexe est un livre écrit en 1949 par Simone de Beauvoir, âgée alors de 41 ans. C'est l’une des œuvres les plus célèbres et les plus importantes pour le mouvement féministe. De nos jours, elle est souvent employée comme référence dans le discours féministe. En fait, c’est elle qui est à l’origine du surnom de « mère spirituelle » de la deuxième vague féministe attribué à Simone de Beauvoir.
Cette œuvre importante était très controversée depuis sa publication. Le Deuxième Sexe porte sur les différentes raisons de l’infériorisation de la femme dans la société et dans presque tous les domaines hors de la maison. Cette œuvre affirme que ce sont les hommes qui gèrent le monde et que la femme a la tentation de se consacrer entièrement à son mariage et à ses enfants, au risque de limiter sa liberté. Cette situation vient simplement du fait qu’elle ne se sent pas capable ou bien qu’elle ne désire pas rester célibataire pour des raisons économiques et/ou sociales. La société, les parents, la religion, tout réaffirme aux femmes qu’elles sont inférieures aux mâles et qu’elles devront avoir un mari. Le développement des filles par rapport aux garçons et au monde qui les entoure leur démontre à elles et à la société que la femme n’a pas les mêmes capacités que l’homme. Beauvoir parle de toutes les circonstances qui amènent les gens à croire à l’infériorité des femmes et des effets que cela a sur le choix des femmes de se marier et d’abandonner leur propre carrière.
De plus, l’œuvre parle du piège que représentent pour elles le mariage et les enfants. Le mariage et les enfants sont des responsabilités beaucoup plus lourdes pour elles que pour les hommes et c’est en partie à cause de leur rôle à la maison qu’elles ne se réalisent pas comme individus hors de la maison. La plupart du temps la femme sacrifie sa carrière pour celle de son mari. Simone de Beauvoir parle de la situation globale des femmes et se rend compte que l’homme et la femme sont tous les deux responsables de cette situation. La femme ne devrait pas abandonner sa carrière pour son mari et ses enfants et l’homme ne devrait pas l’encourager à le faire. De plus, Simone de Beauvoir explique que, dans un monde où les deux sexes seraient égaux, les deux seraient plus libres. Elle explique que si l’homme donne la possibilité aux femmes d’avoir une carrière significative, elle va moins se focaliser sur lui et elle pourra être un peu plus indépendante.
Il y a dans Le Deuxième Sexe de nombreux autres arguments pertinents qui démontrent l’inégalité des sexes en raison de la division des tâches à la maison et de la faible participation des femmes dans plusieurs autres domaines comme le travail ou la politique. On voit, par exemple, que les plus hauts postes sont pour la plupart réservés aux hommes. Il y a donc toujours une inégalité qui existe et il faut essayer de la comprendre pour ainsi savoir comment corriger la situation à l’avenir. Le Deuxième Sexe est une œuvre qui interroge la condition des femmes; il reste une analyse pertinente qui met en cause l'existence d'une identité féminine.
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Biographie :
Une enfance morose
Le jeune Chateaubriand dut d'abord vivre jusqu'à ses trois ans éloigné de ses parents avec un éducateur, mais à l'âge de trois ans la réussite de son père a permis à ce dernier de racheter en 1771 le château de Combourg en Bretagne, dans lequel Chateaubriand s'installa et passa une enfance souvent morose. Destiné d'abord à la carrière de marin, conformément à la tradition familiale, il était par tempérament tenté bien davantage par la prêtrise et la poésie.
Il fit de rapides études aux collèges de Dol-de-Bretagne et de Rennes. A 17 ans, il obtint un brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre, fut fait capitaine à 19 ans. Il vint à Paris en 1788, où il fréquenta les salons littéraires et fit ses débuts littéraires en écrivant des vers pour l'Almanach des Muses. Il est alors nourri de Corneille et marqué par Rousseau. À Paris, il assiste aux premiers bouleversements de la Révolution, est d'abord séduit par les débats d'idées mais prend en horreur les violences qu'elle engendre.L'Exilé
En avril 1791, par goût de l'aventure, il s'embarqua pour l'Amérique et y voyagea quelques mois. Il en rapporta de volumineuses notes qui allaient nourrir ses œuvres littéraires, notamment son Voyage en Amérique (1826). Revenu à Saint-Malo au début de l'année 1792, il se maria puis, émigra et rejoignit en Allemagne l'armée contre-révolutionnaire. Blessé au siège de Thionville, il est transporté mourant à Jersey. Ce sera la fin de sa carrière militaire (1793). Il passa ensuite sept années d'exil et de misère à Londres. C'est là qu'il publia L'Essai sur les révolutions anciennes et modernes dans leur rapport avec la Révolution française (1797) où il exprimait des idées politiques et religieuses peu en harmonie avec celles qu'il professera plus tard, mais où se révélait déjà son talent d'écrivain.
Retour en France et premiers succès littéraires
De retour en France en 1800, Chateaubriand, affecté par la mort de sa mère et de l'une de ses soeurs, se tourne vers la foi catholique dont il s'était écarté. Il fit paraître en 1801 Atala, création originale qui suscita une admiration universelle. Il composa vers la même époque René, œuvre empreinte d'une mélancolie rêveuse, qui deviendra un modèle pour les écrivains romantiques. Dans cette œuvre, il rapporte de manière à peine déguisée l'amour chaste mais violent et passionné qu'il a entretenu pour sa sœur Lucile, qui le surnommait « L'enchanteur ».
Il publia ensuite le Génie du Christianisme (1802), dont Atala et René n'étaient à l'origine que des épisodes : il s'était proposé d'y montrer que le christianisme, bien supérieur au paganisme par la pureté de sa morale, n'était pas moins favorable à l'art et à la poésie que les « fictions » de l'Antiquité. Ce livre fit événement et donna le signal d'un retour du religieux après la Révolution.Chateaubriand devint l'écrivain de la foi et fit la connaissance de Mme Récanier qui deviendra l'amour de sa vie. Remarqué par le Premier Consul Napoléon Bonaparte, il fut nommé secrétaire d'ambassade à Rome en 1803. Mais, après l'exécution du duc d'Enghien (1804), il donna sa démission et passa alors dans l'opposition à l'Empire.
Le voyage en Orient
Deux ans plus tard, il s'embarqua avec sa famille pour l'Orient et visita la Grèce, la Turquie, Jérusalem. Au cours de ces voyages, il prit des notes pour sa prochaine oeuvre, Les Martyrs ou le triomphe de la religion chrétienne, publiée en 1809.
Il se retira dans sa maison de la Vallée-aux-Loups, près de Sceaux, où il commença Les Mémoires d'outre-tombe dont la rédaction allait durer une trentaine d'années. Il fut élu à l'Académie française en 1811, année de la publication de son Itinéraire de Paris à Jérusalem, inspiré de son voyage en Orient.
Faveur et disgrâce
Durant les Cent-Jours, Louis XVIII, réfugié en Belgique, le fit Ministre de l'Intérieur. Après le désastre de Waterloo et l'exil définitif de l'empereur à Sainte-Hélène, il devint Pair de France et Ministre d'État.
Mais, en 1816 après avoir critiqué le pouvoir, il fut privé de son poste et des revenus qui y étaient attachés, et dut vendre la Vallée-aux-Loups. Il se jeta dès lors dans l'opposition ultra-royaliste et devint l'un des principaux rédacteurs du Conservateur, le plus puissant organe de ce parti. Le meurtre du duc de Berry, en 1820, le rapprocha de la cour. Il fut nommé la même année ministre de France à Berlin, puis ambassadeur en Angleterre et Ministre des Affaires Étrangères en 1822.
La fin de sa vie
Mais après une tentative de complot avec la duchesse de Berry, contre Louis-Philippe (1834), il abandonna la vie politique. Il composa La Vie de Rancé (1844). Ses dernières années furent passées dans une profonde retraite ; il ne quittait guère sa demeure que pour aller à l'Abbaye-aux-Bois, chez Juliette Récamier, dont il fut l'ami constant et dont le salon réunissait l'élite du monde littéraire. Il reprit Les Mémoires d’outre-tombe et les continua presque jusqu'à ses derniers moments. Ces Mémoires ne devaient paraître qu'après sa mort ; toutefois, pressé par des besoins d'argent, qui l'assiégèrent toute sa vie, il les céda dès 1836 à une société qui lui assura un revenu convenable pour le reste de ses jours.
Cependant, sa santé déclinait. Chateaubriand meurt le 4 juillet 1848, à 80 ans. Ses obsèques solennelles eurent lieu à Saint-Malo, dans sa Bretagne natale. Il fut inhumé sur le rocher du Grand Bé à Saint-Malo, face à l'océan. Sur sa tombe, on peut encore lire cette épitaphe :
Un grand écrivain français
a voulu reposer ici
pour n'entendre que la mer et le vent.
Passant,
respecte sa dernière volonté.
Chateaubriand sur un rocher
Œuvres
Essai sur les révolutions (1797)
Atala (1801)
René (1802)
Génie du Christianisme (1802)
Les Martyrs (1809)
Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811)
De Buonaparte et des Bourbons (1814)
Les Natchez (1826)
Vie de Rancé (1844)
Mémoires d'outre-tombe, posthumes (1848). Les Mémoires d'Outre-Tombe, publiées d'abord dans le feuilleton de la Presse, ont été éditées de 1849 à 1850.
Avis personnel : (à suivre)
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