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    Résumé :

    La domination masculine est un livre de Pierre Bourdieu, publié en 1998, aux Éditions du Seuil, dans la collection Liber. Pierre Bourdieu y développe une analyse sociologique des rapports sociaux entre les sexes, qui cherche à expliquer les causes de la permanence de la domination des hommes sur les femmes dans toutes les sociétés humaines. Le livre s'appuie, en particulier, sur une étude anthropologique de la société berbère de Kabylie.

    La domination masculine s’entend par un habitus donnant aux femmes et aux hommes un rôle prédéterminé. Par exemple, les activités « traditionnellement » féminines, comme la cuisine, obtiennent « par magie » un statut noble lorsque les hommes s’y attellent (par exemple le cas des « chefs cuisiniers », ou encore celui de l’agriculture non-industrialisée où les femmes s’occupent toute l’année de la pousse, et où l’intervention ponctuelle des hommes, lorsqu’ils sèment, donne lieu à diverses réjouissances). Les statistiques montrant que les femmes ont plus tendance à se diriger vers certaines professions ou études que les hommes sont également une manifestation du fait qu’une culture différenciatrice entre les sexes est imposée par la société, notamment via la famille (les filles sont moins encouragées à suivre les études scientifiques que les garçons, par exemple). Il en résulte une dissymétrie dans l’enseignement supérieur, entre les études littéraires et linguistiques, où la population étudiante est fortement féminisée, et les études techniques et scientifiques (écoles d’ingénieur, chirurgie...) très peu féminisées.

    Lors de débats ou de discussions, on observe ainsi que les femmes se font plus souvent couper la parole que les hommes  ; si elles réagissent de manière agressive, le groupe fera savoir que ce n’est pas souhaitable (par exemple, en traitant la femme de « harpie », en l’accusant de « perdre ses nerfs », en qualifiant sa réaction d’« hystérique »), tandis qu’un tel comportement chez un homme sera beaucoup plus accepté.

    Avis personnel:

    Je devais lire ce livre pour les partiels de sociologie en 1ere année et il m'a vraiment plut.Je me suis justement posée beaucoup de questions sur la raison de la domination masculine et j'ai trouvé les réponses dans ce livre ainsi que dans celui de Simone de Beauvoir "Le deuxième sexe". Tout comme ces auteurs, je pense que la "supériorité" dite des hommes, est voulue non seulement par la société, mais également par les femmes... Concernant le style d'écriture du livre, je tiens à le préciser...Bourdieu écrit de manière très lourde, intello et compliquée: beaucoup de ses phrases font au moins 11 lignes. Ce qui m'a moi-même étonnée, c'est qu'il a dit que le "capital culturel"  de chaque individu le predestine à de meilleures études et à un meilleur emploi...Il voulait l'égalité des chance pour tous dans la réussite scolaire ! Or, ses ouvrages sont généralement peu accessibles dans leur lecture...J'ai moi-même eu enormement de mal à le comprendre, au début (je relisais ses phrases plusieurs fois pour mieux les comprendre!) lol !!  Faut s'habituer à son style d'écriture mais ce n'est pas facile lorsque l'on y lit des mots qu'on a jamais entendu parler de notre vie ...

    Dans tous les cas, je recommande la lecture de son livre !

      

     


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  • Résumé :

    En janvier 1815, dans une masure près de Calais, un prêtre donne l’absolution à une femme rongée par le remord. Elle laisse derrière elle un manuscrit qui tient lieu de confessions, dans lequel elle essaye de justifier la vie qu’elle a menée et ses mauvaises actions. Elle s’appelle Emma Lyonna.

    D’origine modeste, son éducation s’est bornée à quelques mois dans un pensionnat de jeunes filles avant que l’argent ne manque à sa mère. Elle trouve alors une place de bonne d’enfants avant de tout quitter pour partir tenter sa chance à Londres avec une amie d’enfance.

    Même si elle rechigne au début à se servir de ses atouts physiques, l’orgueil, l’ambition, l’envie de sorties et de belles choses la poussent à céder à la facilité.

    Elle devient donc successivement la maîtresse d’un amiral, d’un jeune lord avec qui elle connaît les joies d’une vie mondaine mais dispendieuse, du célèbre peintre Romney et de lord Greenville. Avec lui elle vit dans l’opulence puis dans la misère jusqu’à que l’oncle de celui-ci, lord William Hamilton, tombe follement amoureux d’elle, au point de consentir à l’épouser.

    Devenue lady Hamilton, elle suit son mari ambassadeur d’Angleterre à la cour de Naples où elle devient l’amie intime de la reine Marie–Caroline. En tant que favorite, elle assiste à tout ce qui se passe et influence parfois les décisions que prend la souveraine, véritable dirigeante du royaume, le roi Ferdinand préférant la chasse et la pêche aux affaires d’Etat.

    Devant la menace des armées françaises, elle stimule l’attirance qu’a Nelson pour elle et devient sa maîtresse, lui dictant ses volontés qui ne sont que le reflet de celles de Marie-Caroline. Lady Hamilton persuade notamment le célèbre marin de protéger la famille royale et de reprendre Naples aux Français. A cette occasion, elle ne fait pas usage de son influence pour tempérer les répressions contre les patriotes napolitains.

    Lorsqu’en 1800 Lord Hamilton est remplacé à son poste d’ambassadeur, Nelson rentre avec les époux en Angleterre. Lady Hamilton a désormais deux vies: une en tant qu’épouse et l’autre en tant que maîtresse reconnue de Nelson avec qui elle a une fille qu’elle cache à son mari.

    Mais la mort de lord Hamilton en 1803 puis celle de Nelson en 1805 la font replonger dans la misère jusqu’à sa mort en 1815.
     


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  • Résumé :

    Thomas arriva près de la voiture, haletant. Il arrêta de courir, heureux de retrouver une présence familière. Mais quelque chose le gênait. Il réalisa en un éclair : maman n'était plus là. Il fit le tour de la voiture, appela deux ou trois fois. Il savait déjà qu'elle ne répondrait pas. Il sentit la sueur qui commençait à dégouliner dans son dos. Maman avait bel et bien disparu. Il était seul dans ce coin sinistre et la nuit venait de tomber.
     

    Avis personnel :

     J'ai lu ce livre quand j'avais 11 ans ! Et oui, c'est un livre pour enfants ! Il m'avait tellement plut que je l'avais relu 3 fois....lol !!! J'étais déjà une fan de la collection "Cascade" et celui fut incontestablement, un de mes préférés. Ca raconte juste une histoire de disparition mais comme depuis toujours, j'aime le mystère, la nuit....alors voilà !

    Shah-nissar en mode nostalgique....

     

     


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  • "Ma contrainte avec lui eut une grande influence sur mon caractère. Aussi timide que lui, mais plus agité, parce que j'étais plus jeune, je m'accoutumai à renfermer en moi-même tout ce que j'éprouvais, à ne former que des plans solitaires, à ne compter que sur moi pour leur exécution, à considérer les avis, l'intérêt, l'assistance et jusqu'à la seule présence des autres comme une gêne et comme un obstacle. Je contractai l'habitude de ne jamais parler de ce qui m'occupait, de ne me soumettre à la conversation que comme à une nécessité importune et de l'animer alors par une plaisanterie perpétuelle qui me la rendait moins fatigante, et qui m'aidait à cacher mes véritables pensées. De là une certaine absence d'abandon qu'aujourd'hui encore mes amis me reprochent, et une difficulté de causer sérieusement que j'ai toujours peine à surmonter. Il en résulta en même temps un désir ardent d'indépendance, une grande impatience des liens dont j'étais environné, une terreur invincible d'en former de nouveaux.

    Je ne me trouvais à mon aise que tout seul, et tel est même à présent l'effet de cette disposition d'âme que, dans les circonstances les moins importantes, quand je dois choisir entre deux partis, la figure humaine me trouble, et mon mouvement naturel est de la fuir pour délibérer en paix. Je n'avais point cependant la profondeur d'égoïsme qu'un tel caractère paraît annoncer : tout en ne m'intéressant qu'à moi, je m'intéressais faiblement à moi-même. Je portais au fond de mon cœur un besoin de sensibilité dont je ne m'apercevais pas, mais qui, ne trouvant point à se satisfaire, me détachait successivement de tous les objets qui tour à tour attiraient ma curiosité. Cette indifférence sur tout s'était encore fortifiée par l'idée de la mort, idée qui m'avait frappé très jeune, et sur laquelle je n'ai jamais conçu que les hommes s'étourdissent si facilement. "


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  • 1 L 1 Chapitre 2

    Je vins au monde

    La maison qu'habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs : cette maison est aujourd'hui transformée en auberge. La chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s'étend à perte de vue, en se brisant sur des écueils. J'eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouër, fille du maréchal de Contades. J'étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne, empêchait d'entendre mes cris : on m'a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s'est jamais effacée de ma mémoire. Il n'y a pas de jour où, rêvant à ce que j'ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m'infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j'ai presque toujours traîné dans le malheur. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.

    1 L 3 Chapitre 10

    Fantôme d'amour.

    Je me composai donc une femme de toutes les femmes que j'avais vues : elle avait la taille, les cheveux et le sourire de l'étrangère qui m'avait pressé contre son sein ; je lui donnai les yeux de telle jeune fille du village, la fraîcheur de telle autre. Les portraits des grandes dames du temps de François Ier, de Henri IV et de Louis XIV, dont le salon était orné, m'avaient fourni d'autres traits, et j'avais dérobé des grâces jusqu'aux tableaux des Vierges suspendues dans les églises.

    Cette charmeresse me suivait partout invisible ; je m'entretenais avec elle, comme avec un être réel ; elle variait au gré de ma folie : Aphrodite sans voile, Diane vêtue d'azur et de rosée, Thalie au masque riant, Hébé à la coupe de la jeunesse, souvent elle devenait une fée qui me soumettait la nature. Sans cesse, je retouchais ma toile ; j'enlevais un appas à ma beauté pour le remplacer par un autre. Je changeais aussi ses parures ; j'en empruntais à tous les pays, à tous les siècles, à tous les arts, à toutes les religions. Puis, quand j'avais fait un chef-d'oeuvre, j'éparpillais de nouveau mes dessins et mes couleurs ; ma femme unique se transformait en une multitude de femmes, dans lesquelles j'idolâtrais séparément les charmes que j'avais adorés réunis.

    Pygmalion fut moins amoureux de sa statue : mon embarras était de plaire à la mienne. Ne me reconnaissant rien de ce qu'il fallait pour être aimé, je me prodiguais ce qui me manquait. Je montais à cheval comme Castor et Pollux ; je jouais de la lyre comme Apollon ; Mars maniait ses armes avec moins de force et d'adresse : héros de roman ou d'histoire, que d'aventures fictives j'entassais sur des fictions ! Les ombres des filles de Morven, les sultanes de Bagdad et de Grenade, les châtelaines des vieux manoirs ; bains, parfums, danses, délices de l'Asie, tout m'était approprié par une baguette magique.

    Voici venir une jeune reine, ornée de diamants et de fleurs (c'était toujours ma sylphide) ; elle me cherche à minuit, au travers des jardins d'orangers, dans les galeries d'un palais baigné des flots de la mer, au rivage embaumé de Naples ou de Messine, sous un ciel d'amour que l'astre d'Endymion pénètre de sa lumière ; elle s'avance, statue animée de Praxitèle, au milieu des statues immobiles, des pâles tableaux et des fresques silencieusement blanchies par les rayons de la lune : le bruit léger de sa course sur les mosaïques des marbres se mêle au murmure insensible de la vague. La jalousie royale nous environne. Je tombe aux genoux de la souveraine des campagnes d'Enna ; les ondes de soie de son diadème dénoué viennent caresser mon front lorsqu'elle penche sur mon visage sa tête de seize années, et que ses mains s'appuient sur mon sein palpitant de respect et de volupté.

    Au sortir de ces rêves, quand je me retrouvais un pauvre petit Breton obscur, sans gloire, sans beauté, sans talents, qui n'attirerait les regards de personne, qui passerait ignoré, qu'aucune femme n'aimerait jamais, le désespoir s'emparait de moi : je n'osais plus lever les yeux sur l'image brillante que j'avais attachée à mes pas.

     

     

     


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